Christianisme et liberté : comment expliquer la discrétion de Dieu ?

……….💬 « Dieu ne veut pas le mal, il le permet seulement par respect pour notre liberté » ; « S’il y avait des preuves trop convaincantes, vous seriez forcé de croire » ; « Dieu souhaite votre conversion pour le salut de votre âme, mais il vous laisse le choix »… Trop aimable !

👉 Voilà un langage familier à ceux qui ont fréquenté des communautés religieuses. C’est celui des réponses usuelles aux questions les plus évidentes que suscitent les doctrines théistes, en particulier dans le catholicisme contemporain qui entend bien se démarquer de certaines tendances jansénistes un peu désuètes.

❓ Comment le mal existerait-il parmi la création d’un dieu bon et omnipotent ?

❓ Si Jésus prévoyait vraiment de revenir pour juger les vivants et les morts, ne vaudrait-il pas mieux qu’on en soit tous solidement informés ?

❓ Si Dieu « veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité » (1 Tm 2:4), alors pourquoi ne s’occupe-t-il pas efficacement de tous nous convaincre ?

❓Comment expliquer que même parmi ses fidèles, on en soit encore à consacrer des ouvrages rien qu’à la question de son existence ? …

C’est tout de même frappant lorsqu’on imagine ce que Dieu nous éviterait de souffrances et de discordes s’il se chargeait de diriger toutes choses vers le bien et la vérité. À en croire les prédicateurs les plus alarmistes, l’enjeu serait même d’échapper à la damnation éternelle.

……….Mais pour bon nombre d’apologètes religieux (au moins depuis Leibnitz et sa « théodicée »), c’est justement l’amour de Dieu qui rend compte de sa coexistence avec le mal et l’égarement. 💬 L’amour de Dieu impliquerait de sa part le don de la liberté, et la liberté impliquerait à son tour notre possibilité de refuser l’amour.

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……….Ayant moi-même longtemps cru à ce discours et contribué à le propager, je vais tenter d’expliquer pourquoi je n’ai désormais plus la liberté de le trouver raisonnable.

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I – Quelle liberté de faire d’autres choix que les nôtres ?

……….1 – Omniscience divine et déterminisme

……….Le premier problème est bien connu, bien qu’on ait coutume de l’écarter rapidement en signalant que Dieu est un être en dehors du temps. Il concerne l’omniscience d’un dieu qui connaît de toute éternité les décisions de ses créatures, d’où les cortèges de prophéties 📜 qui caractérisent habituellement les doctrines religieuses et qui annoncent dans le temps des humains ⏰ un avenir tout tracé.[1]

📕 À en croire les évangiles, par exemple, Jésus sait exactement que Judas choisira de le trahir (Jn 6,64). ➡️ Jésus étant un homme parmi les hommes, il n’est pas hors du temps. Or, si la volonté de Judas est connue d’avance, quelle possibilité a-t-il de vouloir autre chose ?

Ailleurs, Jésus prédit que les scribes et les prêtres le condamneront à mort, puis le livreront à ceux qui choisiront de le crucifier (Mt 20, 17-28). Un peu plus tard encore, il annonce que Pierre le reniera trois fois (Mt 26,34), etc.

……….❓ À moins que Dieu se trompe, comment les choses pourraient-elles donc se passer différemment ? Comment Judas pouvait-il choisir ce qu’il n’allait pas choisir ? 🤔 C’est un contresens. Si quelqu’un connaît infailliblement le choix de Judas, cela implique que ce choix soit une réalité dans l’éternité : de même que Judas est obligé d’avoir fait les choix qu’il a déjà faits dans son passé, il est obligé de faire ce choix-là dans son futur.

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………. 📌 Prenons un autre exemple, si besoin. 🍽️ Au restaurant, si vous connaissez suffisamment Jeanne pour savoir qu’elle choisira le tiramisu plutôt que le flan, pouvez-vous dire en toute honnêteté que Jeanne va peut-être choisir le flan ? 🍮 Non. Ce serait un mensonge, puisque de votre point de vue il est impossible que cela arrive. Or, si c’est impossible du point de vue de celui qui connaît la vérité, par définition, c’est impossible tout court.

Bien sûr, dans cette situation, la « possibilité » que Jeanne choisisse le flan peut subsister dans l’esprit des autres convives ou de Jeanne elle-même, en tant qu’expression de leur ignorance, mais elle n’a pas d’existence réelle. Même si Jeanne fait l’expérience d’un choix volontaire, son choix est une nécessité. Elle est obligée de vouloir le tiramisu 😋.

……….Et peu importe, à ce stade, ce qui détermine la volonté de Jeanne. Mais c’est encore une autre affaire dans le cas où c’est vous-même qui avez créé Jeanne en décidant ce qu’elle allait vouloir, ce qui nous amène au deuxième problème.

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……….2 – Qui tire les ficelles ? (citations bibliques)

……….Dans les récits monothéistes, Dieu s’en donne à cœur joie pour piloter les pensées et intentions de ses créatures 🕹️. Vu la foule de gens que le dieu biblique se charge ainsi de persécuter, de piéger ou de massacrer, on se demande où est son embarras pour leur liberté de choix.

……….Dans le livre de l’Exode, par exemple, on nous raconte abondamment comment Dieu « endurcit le cœur de Pharaon » dans son refus de libérer le peuple hébreu, le manipulant ainsi à maintes reprises (Ex 4:21, 7:3, 9:12,35, 10:1,27, 11:10…). L’objectif de cette manœuvre est d’ailleurs tout avoué :

  • « c’est moi qui l’ai rendu entêté, lui et ses serviteurs, afin d’accomplir mes signes au milieu d’eux et afin que tu puisses raconter à ton fils et au fils de ton fils comment je me suis joué des Égyptiens et quels signes j’ai accomplis parmi eux. » (Ex 10:1-2)
  • « Alors, je ferai en sorte que Pharaon s’obstine, et il les poursuivra. Mais je me glorifierai aux dépens de Pharaon et de toute son armée, et les Égyptiens reconnaîtront que je suis le Seigneur. » (Ex 14:4)

➡️ Dieu a besoin de montrer qu’il est le plus fort 💪. Par conséquent, puisque la fin justifie les moyens et même s’il lui aurait suffit de convaincre directement ses créatures sans recourir à la violence, Dieu oblige Pharaon à s’entêter pour aussitôt le punir de son entêtement, et ce en infligeant à son peuple toutes sortes d’humiliations parmi lesquelles la mise à mort de tous les fils aînés d’Égypte (Ex 11:15).

Le prince d’Egypte, DreamWorks, 1998

……….Les choses s’arrangeraient-elles dans les pages du Nouveau Testament ✝️ ? Selon saint Paul, il arrive à Dieu de rendre les hommes justes[2] (Rm 4 ; Rm 8:33…). On pourrait donc penser que les « injustes » sont ceux dont Dieu ne s’est pas occupé, mais c’est encore Paul lui-même qui dit de certains pécheurs :

  • « Dieu les a livrés à l’impureté, de sorte qu’ils déshonorent eux-mêmes leur corps » (Rm 1:24)
  • « Dieu les a livrés à des passions déshonorantes » (Rm 1:26)
  • « Dieu leur envoie une force d’égarement qui les fait croire au mensonge », Paul précisant aussitôt que « seront jugés tous ceux qui n’ont pas cru à la vérité » (2 Th 2:11,12) 🙃
  • « Il ne s’agit donc pas du vouloir ni de l’effort humain, mais de Dieu qui fait miséricorde. (…) Ainsi donc, il fait miséricorde à qui il veut, et il endurcit qui il veut » (Rm, 9:16-18).[3]

Conscient de torpiller définitivement le « libre arbitre » des religions au chapitre 9 de sa lettre aux Romains (que je vous invite à lire en entier), Paul s’empresse d’anticiper les objections 📝 :

……….« Alors tu vas me dire : « Pourquoi Dieu adresse-t-il encore des reproches ? Qui, en effet, a pu s’opposer à sa volonté ? » Mais toi, homme, qui es-tu donc, pour entrer en contestation avec Dieu ? L’œuvre dira-t-elle à l’ouvrier : « Pourquoi m’as-tu faite ainsi ? » Le potier n’est-il pas maître de son argile, pour faire avec la même pâte un objet pour un usage honorable et un autre pour un usage méprisable ? Et si Dieu, voulant manifester sa colère et faire connaître sa puissance, a supporté avec beaucoup de patience des objets de colère voués à la perte, s’il l’a fait, n’est-ce pas aussi pour faire connaître la richesse de sa gloire en faveur des objets de miséricorde que, d’avance, il a préparés pour la gloire ? »

(Rm 9:19-23)

➡️ C’est assez clair. Pour Paul, il n’est pas possible de s’opposer à la volonté divine 🚫 : nos choix adviennent tels que Dieu les a souverainement préparés, ni plus ni moins.

……….Notez comme cela rejoint certains passages des évangiles, en particulier cette réponse donnée par Jésus lorsqu’on l’interroge sur sa manière d’enseigner :

….……« C’est à vous qu’est donné le mystère du royaume de Dieu ; mais à ceux qui sont dehors, tout se présente sous forme de paraboles. Et ainsi, comme dit le prophète : Ils auront beau regarder de tous leurs yeux, ils ne verront pas ; ils auront beau écouter de toutes leurs oreilles, ils ne comprendront pas ; sinon ils se convertiraient et recevraient le pardon. »

..(Mc 4:10-12)

➡️ Pour ce dieu-là, il est donc essentiel que certains soient laissés pour compte ; c’est au programme et l’on s’en félicite. 👍🏻

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……….3 – Une discrétion à double vitesse

……….Tous les jours, vous apportez aux autres des preuves suffisantes de votre existence. Vous vous montrez 👋, vous dites éventuellement quelques mots 💬 et en général les gens sont convaincus, sans même qu’ils aient à s’interroger ni ne songent à en débattre. Il n’y a là aucun choix, et ça ne scandalise personne.

Mieux encore, il est souvent facile de gagner la confiance de nos semblables. D’ailleurs, les parents de Jeanne n’ont pas eu besoin d’efforts particuliers pour nouer un début de relation avec elle : il se sont révélés à elle en la prenant dans leurs bras 🤱, et personne ne s’en offusque sous prétexte que les enfants devraient librement choisir de passer une partie de leur vie à chercher leurs parents si ça leur chante 🔎.

Catéchisme de l’Eglise catholique, n°1730

……….Le créateur de l’univers ne pourrait-il donc pas se révéler aussi clairement ? 🤷‍♂️ Non, pensez donc, car cela nous obligerait à croire en lui et à l’accepter comme seigneur dans nos vies. Dieu compterait donc sur ses créatures pour trouver librement la motivation de le chercher (y compris celles qu’il a créées en sachant qu’elles échoueraient). ➡️ Est-ce bien sérieux ?

……….🔹 D’une part, notons que les doctrines chrétiennes mettent en scène une ribambelle de personnages avec qui Dieu se permet de communiquer directement : Adam, Moïse, Paul, les anges de toutes sortes 👼… Dieu n’aurait-il donc aucun respect pour leur liberté de ne pas croire en lui ? Il y a peut-être déjà ici un problème de cohérence.

……….🔹 D’autre part, et selon ces mêmes récits, cette proximité toute spéciale n’oblige pas toujours ces personnages à aimer leur créateur. J’en veux pour preuve le cas du diable 😈 qui, très au fait de l’existence de Dieu et de toute sa sainteté, fait pourtant le choix d’une révolte radicale (et définitive, un peu comme s’il n’avait aucune possibilité de vouloir changer d’avis…).

CEC, n° 414

……….Considérant ces exemples, est-il encore honnête d’expliquer que Dieu doit forcément se cacher pour vous permettre de le rejeter ? Nous y reviendrons.

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……….4 – Choisir de croire, choisir de vouloir : comment ça marche ?

……….Selon la rhétorique religieuse habituelle, l’absence ou la faiblesse des preuves serait gage de liberté : au lieu d’être soumis à des preuves accablantes qui vous obligeraient à croire, vous avez la chance de pouvoir choisir 🤩🎉 ! « Chacun croit ce qu’il veut », entendons-nous si souvent… Mais d’où vient ce présupposé selon lequel nos croyances seraient choisies ? 👀

Ai-je choisi de croire à l’existence de mon employeur, à la guerre en Israël, ou à la pluie de ce matin ? Non. Puis-je choisir de croire aux invasions d’aliens 🛸, au père Noël, ou à l’efficacité de l’homéopathie ? Non plus, et je ne le pourrais pas quand bien même ça me plairait.

……….Que j’aie raison ou tort sur ces sujets n’est pas le problème. Peut-être que l’homéopathie fonctionne vraiment ⚕️ ; que mon employeur est un hologramme ou que Jésus est le Fils de Dieu. Mes croyances sont imparfaites et elles varient constamment, mais le fait est que je ne n’ai pas le pouvoir de les choisir selon mon bon plaisir 🚫. Là, maintenant, quelle liberté avez-vous de croire ce que vous ne croyez pas ? Et à l’inverse, pouvez-vous, par choix, cesser de croire ce que vous croyez ?

……….Le fait d’accorder notre confiance à certaines paroles ou à nos perceptions sensorielles nécessite a priori de croire en leur fiabilité. Certes, l’esprit humain est tel qu’il nous arrive de nous engager dans des processus de déni ou d’auto-persuasion 🦄 qui peuvent être vécus comme des choix (si tant est que nous en soyons conscients). Mais encore faut-il trouver matière à se convaincre…  Et une certaine motivation… Et avec tout ça il faut aussi avoir la conscience suffisamment tranquille !… À nouveau cela fait tout de même beaucoup de conditions 😛.

……….💍 Pourriez-vous consentir à épouser une personne n’ayant même pas pris la peine de vous convaincre de son existence ? De même, comment serais-je libre d’aimer une entité à laquelle je ne crois pas ? A l’évidence, nous ne sommes pas libres de croire ce que nous ne trouvons pas crédible, ni de faire les choix que nous ne sommes pas suffisamment motivés à faire.

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……….5 – Le choix exclut-il la contrainte ?

……….Même à supposer qu’ils choisissent leurs croyances comme ils font leur marché 🛒, les tenants de ce discours ont-ils eux-mêmes cette liberté que leur dieu est censé garantir ?

……….📌 Lorsque vous décidez d’offrir votre argent dans une situation où votre seule alternative connue est de mourir poignardé, par exemple, vous faites bien un choix. Or, et même si d’autres ont préféré la mort dans des conditions similaires, il serait très bizarre de prétendre que vous étiez libre 🤔 : étant donné que vous souhaitiez vivre, on dira que vous avez choisi sous la contrainte. On dira même volontiers que vous n’aviez « pas le choix ». 🔪

……….Mais comme par un prodigieux mystère de la logique ✨, votre religiosité serait quant à elle « librement choisie », même si vous croyez qu’un choix différent vous priverait d’un bien extrêmement précieux, voire vous condamnerait à de terribles désagréments ⚠️. Pourtant, votre choix de professer le Credo dans ces conditions est très semblable au choix de celui qui abandonne son portefeuille sous la menace perçue d’un agresseur armé.

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……….6 – “Pile je gagne, face tu perds”

……….La contradiction est d’autant plus embarrassante lorsque ce discours est mêlé à un propos consistant exactement à essayer de convaincre 📣. Souvent au moyen d’arguments concernant l’origine de l’univers ; 🔬 la complexité du vivant ; les fruits du théisme sur la vie morale ; la profondeur de telle exégèse biblique ; telle expérience spirituelle bouleversante 💚 ; telle citation d’Einstein ; tel récit d’apparition mariale 👻 ou telle curiosité du monde qui nécessiterait forcément l’intervention d’un concepteur dès lors qu’on ne sait pas l’expliquer… On trouve des livres entiers dédiés à ce genre de démonstrations 📚.

Pourtant, si Dieu doit s’abstenir de convaincre efficacement ses créatures afin de respecter leur liberté, alors comment le même devoir moral ne s’imposerait-il pas aux humains entre eux ? Et inversement, si vous pouvez essayer de me convaincre de changer d’avis sans violer ma liberté, alors pourquoi Dieu devrait-il se l’interdire ? 🤔

……….Pourquoi tant d’illogisme ? ➡️ Parce que tout cela prend corps dans un double discours entretenu à la gloire d’une idole dont il faut louer l’inaction… sauf lorsqu’on parvient à se persuader qu’elle a enfin agi. 👉 L’impératif de la liberté justifie toujours l’extraordinaire discrétion de Dieu… mais tant pis pour la « liberté » à chaque fois que Dieu opère des miracles tonitruants ; qu’il fait des spectacles son et lumière au bord du Jourdain 🎤 ; qu’il missionne les anges de faire connaître ses projets ; qu’il ressuscite Lazare ; qu’il envoie la Vierge faire danser le soleil et annoncer son intention explicite de convaincre tout le monde[4] ☀️ ; qu’il convertit les gens ; qu’il noie les Égyptiens dans la mer rouge, etc., etc.

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……….A ce stade, je pense avoir mis en évidence que les phénomènes d’intentions et de croyances sont largement conditionnés, voire totalement programmés par le dieu du christianisme si l’on s’en réfère aux fondements mêmes de cette religion 📖. Même dans son catéchisme officiel, l’Eglise catholique cite Thomas d’Aquin pour affirmer que la volonté humaine est « mue par Dieu au moyen de la grâce ».[5]

Néanmoins, faisons l’hypothèse que je me trompe (voire que j’ai librement choisi de me tromper), et imaginons un dieu qui, malgré son statut de créateur de l’univers, se contente de vous offrir un éventail de choix bien réels dont il n’a pas le contrôle. Certains disent d’ailleurs que Dieu, pour cela, renonce lui-même à sa propre toute-puissance.

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II – De quoi l’aptitude au mal libère-t-elle ?

……….1 – L’ignorance libératrice ?

……….Comme précédemment évoqué, certains apologètes partent du principe (très déterministe au demeurant) que vous accepteriez forcément l’amour de Dieu s’il vous était imposé de trop bien connaître la vérité à son sujet. Nous avons déjà vu que le diable dérogeait à cette règle ; mais après tout, vous ne fonctionnez peut-être pas comme le diable 🤷‍♂️.

Et voilà : c’est donc pour vous arracher à cette insupportable nécessité que Dieu vous offre l’ignorance grâce à laquelle vous pouvez lui tournez le dos. Cette ignorance qui vous oblige à choisir sans trop savoir ce que vous choisissez… Comme si la possibilité de faire un mauvais choix valait mieux que la possibilité de faire un choix éclairé.

……….❗ Curieuse idée. 👉 Êtes-vous plus libre de traverser la route si l’on vous bande les yeux, sous prétexte qu’ainsi affranchi de la force des preuves vous gagnez la possibilité de vous jeter sous une voiture 🚙 ? Les fabricants de médicaments respectent-ils mieux notre liberté lorsqu’ils s’abstiennent de démontrer la fiabilité de leurs produits 💊 ? Les décisions de justices sont-elles rendues plus librement lorsque les enquêteurs manquent de preuves 🕵️‍♂️ ?…

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🧠 Certes, les perceptions qui s’imposent à notre cognition impactent nos prises de décisions… mais c’est généralement une bonne chose ! Pourvu que vous ne soyez pas indifférent aux conséquences de vos choix, on ne vous rend pas plus libre en entravant vos facultés de discernement. 🚑

……….➡️ En fait, il y a là une confusion entre deux choses : l’expérience de choix d’une part (1️⃣), et la liberté d’autre part (2️⃣).

……… 1️⃣ ➔ Certes, le choix est une expérience impliquant de ne pas complètement savoir ce qu’on choisit.

Par exemple, il vous arrive peut-être de devoir choisir parmi différentes opportunités de carrières professionnelles 👔, entre plusieurs bulletins de vote 🗳️, ou entre flan et tiramisu. 👉 À moins que la meilleure solution ne vous paraisse évidente dès le premier coup d’œil, ce sont des situations dans lesquelles vous aller penser, hésiter, évaluer, pour finalement vivre un choix conscient 🧠. Mais étant donné qu’il aura fallu pour cela une certaine ignorance de votre part, quel genre de liberté caractérise ce choix ?

……… 2️⃣ ➔ À l’inverse, la décision à prendre s’impose selon les buts qui nous animent à mesure que nous connaissons le bilan comparatif des différentes options.

👙 Par exemple, en décidant de vous habiller par un frais matin d’hiver ❄️, vous avez fait un choix d’une évidence telle que vous ne l’avez pas vraiment « choisi ». 👉 Sauf si vous voulez à tout prix attirer l’attention ou mourir de froid 🥶, vous étiez bien obligé de vous habiller ; on ne peut pas sortir tout nu dans la rue pour aller travailler ou faire ses courses !

De même, si vous avez le désir de vivre en bonne santé et sur vos deux jambes, une perception nette de la circulation 🚦 vous obligera à ne vouloir traverser la route qu’au moment où les voitures ne vous foncent pas dessus .

👉 C’est le choix qui s’imposera avec force ; celui que vous ferez sans même y penser et que vous n’aurez donc peut-être même pas vécu comme tel. Pourtant, il s’agit bien du choix que vous aurez fait en connaissance de cause 💡 ! Par conséquent, il serait très bizarre de nier que ce choix-là, éclairé, est posé plus librement qu’un choix aveugle.

……….Bien sûr, la plupart de nos décisions impliquent une part de risque : 🚨 le risque d’un tiramisu raté, le risque d’un vote stupide ou le risque d’un mariage tumultueux… Mais cela vient seulement du fait que nous sommes ignorants ! Sans ignorance, il n’y a pas de risque à courir ni de choix à vivre. ➡️ Etant donné que nous n’avons le choix que dans la mesure de notre ignorance, en réalité l’expérience du choix s’oppose à la liberté entendue comme l’exercice d’un consentement éclairé.

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………2 – La liberté de tous les possibles ?

……….De vous à moi, il me paraît naïf de présupposer que la liberté implique la démultiplication des possibilités parmi lesquelles celles de faire le mal. A ce qu’il me semble, en tout cas, j’ai l’esprit plus libre 🦋 lorsque je sais ce que j’ai de mieux à faire, sans être torturé par le doute, l’ignorance et les tentations. Je prolonge donc ici mon point précédent : malgré l’idée qu’on peut en avoir a priori, l’exercice du choix n’est pas nécessairement une liberté, et il est même souvent l’inverse.

Par exemple, faudrait-il se réjouir qu’un ami vous propose chaque jour de la cocaïne 👃 et de l’argent sale, sous prétexte que ces tentations seraient autant d’opportunités d’y résister et donc de possibilités de vraiment choisir le bien 👍 ? Non, même si je reconnais qu’avec de tels amis, au moins, on n’a pas besoin d’ennemis.

……….On ne voit donc pas très bien en quoi Dieu ferait acte d’amour en offrant à certains la possibilité de ravager leur santé dans la drogue 💉, de prendre plaisir à mutiler des taureaux dans une arène de spectacle 🩸, ou de ne pas vouloir le salut qu’il est censé proposer.

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………3 – Que vaut vraiment la possibilité du mal ?

………Les possibilités, justement, nous ne les avons pas toutes. Si Dieu existe, songez donc à quelques-unes des libertés dont il vous a définitivement privé : celle de respirer sous l’eau comme un saumon 🐟, celle de lécher votre propre coude, celle d’aimer les choux de Bruxelles… En quoi votre liberté de faire le mal était-elle beaucoup plus importante que toutes celles-là chaque fois que vous l’avez exercée ? 🤨 C’est tout de même curieux.

………Êtes-vous capable de vouloir braquer une banque 💰 ou de vouloir envahir la Pologne 💥 ? Voilà encore des possibilités que la plupart d’entre nous n’avons pas. En effet, je suis beaucoup trop flemmard pour décider d’organiser un braquage ! Quant à envahir un pays, je parie que vous n’y aviez même pas pensé. ➡️ Pourquoi l’amour de Dieu nécessitait-il donc que pareilles libertés soient offertes à Bonnie Parker et à Adolf Hitler ? Est-ce à dire que Dieu les aime davantage ? 🙄

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À nouveau, c’est absurde. Notre malfaisance n’a rien d’un cadeau généreusement offert par les gens qui nous aiment ou par un créateur bienveillant. Ou alors, pourquoi obstinément supplier Dieu de nous délivrer du mal à la fin de chaque « Notre Père » ? 🤷 Il faudrait savoir. Quant à la possibilité de rejeter Dieu, figurez-vous qu’elle est absente du paradis catholique[6]. Faut-il en conclure que cet au-delà est un éternel état de captivité où Dieu n’aime plus les gens ❓

………Evidemment, même la meilleure éducation du monde n’empêchera pas vos enfants de faire quelques mauvais choix ici ou là, parce que vous n’êtes pas tout-puissant ni omniscient, et parce que vous n’avez pas créé vos enfants 👦, mais cela ne signifie pas pour autant qu’il s’agit d’une aptitude à leur souhaiter.

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………4 Responsabilité de désobéir et responsabilité d’interdire

………Certains humains sont convaincus que Dieu leur parle et qu’il nous livre des commandements 📖. Pourtant, c’est un fait, eux-mêmes n’arrivent pas à s’accorder quant au véritable contenu de ces règles ou à leur signification. Même le « péché contre l’Esprit Saint » – ⚠️ le plus grave et le seul qui ne puisse jamais être pardonné, selon les évangiles (Mt 12:31-32) – fait l’objet d’interprétations diverses quant à sa nature !

Or, que vaut votre liberté de transgresser des règles aussi ambiguës ? Êtes-vous un acteur libre lorsque vous êtes assujetti à des lois assez confuses pour être comprises de mille manières différentes ? 🤔 Encore une fois, ça ne semble pas très raisonnable. C’est d’ailleurs pourquoi un bon législateur se doit d’édicter des règles intelligibles, qui ne soient pas vouées à faire l’objet d’exégèses multiples et contradictoires.

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.………5 – La liberté d’être châtié

………Si je vous donne la liberté de fumer chez moi, cela a un sens que tout le monde comprend aisément : dans l’hypothèse où vous prenez cette décision 🚬, je ne vous en empêcherai pas, ne vous le reprocherai pas, ni ne vous jetterai dehors… ✔️

Mais cela prend un sens un peu différent si je dis la même chose tout en étant celui qui crée vos poumons de sorte que fumer donne le cancer ☠️. Non ? En cela, la conception chrétienne de la liberté est très à rebours du langage commun.

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………Lorsque quelqu’un vous offre une liberté, cela n’implique certes pas toujours une possibilité réelle de l’exercer en amont (tout le monde ne peut pas acheter du tabac même si la loi le permet). ❗ Mais du côté des conséquences, a minima, on ne peut pas donner une liberté si l’on punit ceux qui choisiront de l’exercer. Ni d’ailleurs si l’on attend leur contrition 🙇‍♂️ (s’il fallait que vous me demandiez pardon de m’avoir frappé après que je vous l’ai expressément permis, ce serait le signe d’une relation malsaine entre nous).

Fumer, se coucher tard, se gaver de sucre 😵… Tout en vous autorisant à prendre ce genre de décisions, le créateur de l’univers n’est-il pas aussi celui qui en détermine les effets indésirables ? 🤨 Voilà une étrange liberté, étant donné que cela revient exactement à vous punir. Pour ainsi dire, la liberté laissée par son père au fils prodigue[7] aurait un drôle d’aspect si c’était le père lui-même qui organisait les conséquences regrettables des choix de son fils.

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………6 – La liberté des uns… s’arrête quand Dieu préfère celle des autres

………Il faut noter qu’à bien des égards, Dieu a un sens de la liberté particulièrement… liberticide.

Par exemple, en laissant Michel Fourniret séquestrer et torturer des enfants, quel respect Dieu a-t-il eu pour la liberté de ces derniers ? On se le demande. Même à supposer que les ouragans 🌀, les séismes ou les dépressions nerveuses choisissent librement de répandre la misère (ce qui est déjà un énoncé très bizarre), quelle souci Dieu a-t-il pour la liberté de leurs victimes ? Curieusement, cette préoccupation est à géométrie variable : très vite, Dieu oublie la liberté des victimes quand il préfère respecter celle des bourreaux.

………Dans la réalité, on voit bien qu’une saine gestion des libertés nécessite des contraintes 🛑, raison pour laquelle les humains mettent en place des règles de vie commune et des organes de police. 👉 Les personnes religieuses ne prennent-elles jamais position en faveur de telle ou telle loi contraignante ? N’appelleraient-elles jamais la police pour neutraliser un agresseur 👮 ? Si, et c’est bien normal.

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………Une fois de plus, on mesure la naïveté des discours religieux au sujet de la liberté. 🐶 Comparé aux chiens dangereux qu’il nous faut toujours museler et attacher, un animal discipliné n’est-il pas plus libre, à bien égards, du fait qu’on pourra davantage le laisser vagabonder à sa guise ?

👉 La bonne entente des êtres vivants nécessite le maintien d’un certain ordre, et les religieux le savent aussi bien que les autres. Non seulement les victimes de Michel Fourniret n’avaient rien demandé, mais on peut aussi signaler que Fourniret lui-même, mort en prison, aurait jouit d’une meilleure liberté sans son aptitude exceptionnelle à choisir le mal. 🔒

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………7 – Les grands oubliés de l’histoire

………A ma connaissance, les prédicateurs religieux ne prétendent pas que les ouragans et les séismes choisissent librement le mal qu’ils occasionnent. Mais qu’en est-il des chiens, des kangourous ou des punaise de lit, par exemple ? 🐾 Même si quelques théologiens ont envisagé une vie après la mort pour les moustiques et les puces[8], la doctrine catholique à ce sujet est assez claire : les humains ont un « libre arbitre » bien spécial dont les autres animaux sont dépourvus.[9]

………Cela pose tout de même question si l’on se souvient que ce don de Dieu était supposément le corollaire de son amour (tout partait de là !). Dieu créerait-il des êtres voués, pour l’immense majorité d’entre eux, à ne pas être aimés de lui ? Allons bon… 😞 Consolons-nous toutefois : au moins, ces créatures sont dispensées du fardeau du mal.

………Oh ❗mais, attendez… On me dit dans l’oreillette que la réalité est tout autre. Paraît-il que les groupes de chimpanzés 🐒 peuvent se livrer des guerres ; que les dauphins 🐬 s’adonnent parfois à de véritables viols collectifs et que les fauves mutilent atrocement des antilopes pour se nourrir 🩸… ➡️ Les humains n’auraient-ils donc même pas le monopole du mal ? En voilà, un comble ! 😒 En clair, Dieu fait payer à des milliards de ses créatures le tribut d’une liberté qui ne leur est même pas accordée. Je trouve que ça mérite d’être signalé en plus du reste.

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………8 – Les actes parlent, l’inaction aussi

………N’y a-t-il pas une anomalie dès le départ dans la proclamation d’un dieu qui veut nous sauver tout en voulant aussi respecter notre liberté de rejeter son salut ?

………📌 Pour en revenir à Jeanne, imaginons désormais qu’elle est prisonnière d’un incendie 🔥 et qu’elle distingue trop mal le pompier venu à son secours 🚒. 👉 Si le pompier souhaite sauver Jeanne, il essaiera logiquement de mieux se manifester à elle 🙋‍♂️. Peut-être Jeanne se mettrait-elle à refuser son aide (sait-on jamais, par crainte ou par orgueil). Mais c’est alors que le pompier essaierait de la rassurer 🧘‍♂️ ou de lui inspirer confiance 🤝. Et quand bien même ça ne suffirait toujours pas, en réalité, les pompiers ne s’inquiètent pas tant du consentement des gens pour les tirer hors des flammes !

………👨‍🚒 Il existe peut-être des pompiers qui laissent brûler les gens au nom du respect de leur liberté ☠️. La plupart d’entre nous trouverait cela choquant (en particulier si le pompier est aussi celui qui a créé la victime, et davantage encore s’il est aussi celui qui a inventé le feu et provoqué l’incendie), mais là n’est même pas la question. 👉 Le problème n’est même pas de définir correctement la responsabilité du pompier ni la liberté de Jeanne. ❌ Le problème, c’est qu’il n’est pas logique de dire qu’un tel pompier aurait des intentions de sauveur.

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………📌 Si vous laissez vos enfants manger uniquement des gâteaux et des bonbons 🍰🍭 sous prétexte de respecter leurs volonté personnelle (au lieu de faire le nécessaire pour corriger leur volonté), c’est une chose. Mais dans la mesure où vous savez très bien le danger que cela implique 🤢, il n’est alors pas cohérent de prétendre que vous voulez préserver leur santé.

👉 Si Dieu veut s’abstenir de vous éduquer à vouloir le bien, ou s’il ne veut le faire qu’insuffisamment en ayant pris soin pour cela de limiter sa propre omnipotence… alors il y a une erreur (ou un mensonge) lorsqu’on lui attribue en même temps le souhait que vous choisissiez le bien.

……..➡️ Au mieux pourra-t-on dire que Dieu veut respecter votre liberté, et ça vous fera une belle jambe 👍, mais ceci est autre chose qu’une volonté de sauveur. On peut même imaginer qu’au plus haut des cieux Dieu souffre de voir l’incrédulité et la malfaisance de sa création. Mais s’il préfère se complaire dans cette souffrance-là plutôt que de poser les actes nécessaires à un changement, il faut peut-être en conclure que la situation lui convient bien ainsi.

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………Conclusion : la religion, un art de dévoyer le langage ?

………De tout cela il y a une conclusion triviale à tirer, à savoir que si le dieu des religions est si discret, c’est évidemment parce qu’il est un produit de l’imagination (c’est la réalité, et il me semble qu’accepter la réalité fait partie de ce qu’on appelle grandir). L’hypothèse de la bienveillance divine, comme nous l’avons vu en détail, échoue complètement à lever les incohérences du modèle théiste.

CEC, n° 166

……… Dédouaner un créateur derrière la liberté de ses créatures, c’est notamment oublier la dimension relationnelle de la liberté. Par exemple, la plupart d’entre nous nous réjouissons qu’un homme de 50 ans n’ait pas le droit d’épouser une fillette de 9 ans, car le consentement de l’enfant devant un tel enjeu serait sans valeur face à l’influence d’un adulte. A plus forte raison, il est délirant de prétendre que vous agiriez librement vis-à-vis de Dieu.

👉 Si l’on peut vous tenir pour responsable d’une engagement pris envers un employeur ou votre conjoint, par exemple, vous n’avez en revanche aucune liberté vis-à-vis d’un être divin censé avoir lui-même créé votre cerveau et votre âme. Il y a une vraie perversion à occulter ce rapport de puissance ; à parler comme si le créateur de l’univers pouvait être votre copain. Et venant de Dieu, un tel déni ne ferait de lui que l’ultime Ponce Pilate en train de se laver les mains dans le choix de la foule. C’est aussi l’attitude des adultes pédophiles faisant valoir la liberté des enfants dont ils obtiennent le consentement.

en 1977, des intellectuels français signaient cette lettre ouverte pour la légalisation du sexe entre adultes et enfants

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………Au-delà des évidences, toutefois, il est intéressant de se demander pourquoi ce dévoiement de la notion de liberté est si commun aux prédicateurs religieux, aux médiums et astrologues, aux thérapeutes « alternatifs » et aux publicitaires peu scrupuleux… On imagine mal un journaliste ou un chercheur en médecine 🧪, par exemple, en train de justifier la pauvreté de son travail sous le charmant prétexte qu’il entend respecter notre libre choix de croire ce que nous voulons.

Le discours qu’on reconnaît là est en fait celui de ceux qui rejettent leur responsabilité sur les autres dès que la réalité les prend en défaut. 😬 Si cette rhétorique caractérise si bien la parole typique des secteurs d’activité qui flirtent plus ou moins avec le baratin et le charlatanisme, c’est parce qu’elle constitue à la fois un formidable ressort de manipulation et un puissant rempart contre la remise en question.

En effet, on persuade mieux quelqu’un en lui faisant croire en même temps qu’il est librement acteur de sa pensée, et c’est d’ailleurs exactement ce qu’on appelle « manipuler ».

Quant à me remettre en question, ma foi, si cette lecture échoue à vous convaincre, c’est parce qu’en fait je ne cherchais pas vraiment à vous prouver quoi que ce soit, n’est-ce pas ? 😉 Et tout compte fait, si vous pensez que je raconte n’importe quoi, c’est vous qui choisissez librement d’être de mauvaise volonté. On fait comme ça ? 👍

…….Je pense qu’en affûtant notre regard critique sur ce genre de dieu abrahamique qui fait l’enfant, on apprendra à se comporter un peu mieux que lui. Sur ce, rendons à Jeanne son tiramisu et aux mots un usage cohérent.

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[1] C’est d’ailleurs mentionné par le Catéchisme de l’Eglise Catholique au n°2115 : « Dieu peut révéler l’avenir à ses prophètes ou à d’autres saints » (ce qui implique que l’avenir soit connu de Dieu)

[2] d’où le concept de justification développé ultérieurement en théologie chrétienne. https://fr.wikipedia.org/wiki/Justification_(th%C3%A9ologie)

[3] C’est d’ailleurs à ces versets que sainte Thérèse de Lisieux fera référence dans ses manuscrits, au moment d’écrire : « Voilà bien le mystère de ma vocation, de ma vie tout entière et surtout le mystère des privilèges de Jésus sur mon âme… Il n’appelle pas ceux qui en sont dignes, mais ceux qu’il lui plaît ou comme le dit St Paul (…) » (Histoire d’une âme, préface du manuscrit A)

[4] Je fais ici référence à l’annonce que la Sainte Vierge aurait faite, selon certains, de la fameuse danse solaire de Fatima en 1917 : « Dans trois mois, je ferai croire tout le monde ». Si ces paroles sont authentiques, il se trouve que c’est un échec dans la mesure où tout le monde n’a pas cru, mais cela contredit surtout l’idée d’un dieu qui violerait votre liberté s’il se chargeait de vous convaincre.

[5] CEC, n°155

[6] CEC, n°1023, 1029

[7] S’il était besoin de le préciser, je fais ici référence à la parabole généralement connue sous ce nom et relatée dans l’évangile de Luc (Lc 15:11–32)

[8] C’est le cas de Richard Overton, au 17ème siècle (cf. Théodore Monod, Révérence à la vie, Paris, éd.Grasset, 1999, p.97)

[9] Thomas d’Aquin écrit par exemple : « l’homme est le plus libre de tous les vivants, en raison du libre arbitre qu’il possède par privilège sur tous les autres animaux » (Somme théologique, Deuxième partie, Question 91, article 3)

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